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  • Photo du rédacteurSandra Saint-Aimé

Détecter et diagnostiquer la dyslexie, la dysorthographie et la dysgraphie

Les troubles du langage écrit, qui entrent dans le champ des troubles de l'apprentissage, comme la dyslexie, la dysorthographie et la dysgraphie, se manifestent par des confusions et des inversions de sons et de lettres, des fautes d’orthographe, ou encore une écriture lente et illisible. Ils peuvent être détectés très tôt par l’entourage familial et scolaire ou chez un psychologue expert du domaine. Cependant, leurs caractéristiques spécifiques ne sont clairement établies qu'à la fin du CE1.



Dyslexie, dysorthographie et dystrophie de l'enfant

Dyslexie, dysorthographie et dysgraphie : Quels sont les symptômes chez l’enfant ?

Divers signes peuvent coexister, en fonction de la nature des troubles présents chez l’enfant.


Comment se manifeste la dyslexie (trouble de la lecture) ?

L'enfant dyslexique éprouve diverses difficultés lors de la lecture, notamment :

Des erreurs dans l’identification des lettres ;

Des confusions auditives entre des sons proches (comme p/b, t/d, s/z) et des mots aux prononciations similaires (par exemple, pain/bain), malgré une audition normale ;

Des omissions auditives (comme « tabe » au lieu de « table », « pote » pour « porte ») ;

Des confusions visuelles entre des lettres aux formes similaires (comme f/t, n/r, p/q, b/d), des syllabes (comme ua/na, ul/lu), ou des mots ressemblants (comme fache/tache), malgré une vision normale ;

Des inversions de lettres (comme « por » au lieu de « pro », « bla » pour « bal », « fitre » pour « frite »), ainsi que des inversions ou fusions de mots (comme « quarantan » pour « quarante ans ») ;

Des ajouts de lettres (« poltron » devient « polteron », « escapade » devient « cascapade ») ;

Des difficultés de mémorisation des éléments perçus visuellement, en raison d’une perturbation de la mémoire de travail, qui retient l’information pour un usage immédiat.

En conséquence, les enfants dyslexiques ont généralement plus de facilité à l’oral qu’à l’écrit, et en mathématiques qu’en français.


Comment se manifeste la dysorthographie (trouble de l’expression écrite) ?

La dysorthographie, qui survient souvent après la dyslexie, se caractérise par plusieurs difficultés :

  • L’enfant a du mal à orthographier correctement des mots qui se prononcent de manière similaire mais s’écrivent différemment, comme « mer » et « mère » ou « eau » et « haut ».

  • Il présente des confusions concernant le genre et le nombre des mots.

  • Des erreurs de syntaxe apparaissent, telles que confondre « leçon » avec « le sont ».

Ces troubles se traduisent par de nombreuses fautes d’orthographe, des conjugaisons verbales souvent omises et des erreurs grammaticales, ce qui rend les phrases moins cohérentes.


Comment se manifeste la dysgraphie (trouble de l’écriture) ?

Un enfant dysgraphique peine à se concentrer simultanément sur l’écoute, la compréhension des mots et l’acte d’écrire. Son écriture est lente et il éprouve des difficultés à contrôler son crayon. Écrire le fatigue souvent et peut provoquer des douleurs au poignet et au bras.

L’écriture peut varier en lisibilité en raison d'irrégularités :

  • Dans la forme des lettres ;

  • Dans l’espacement, tant entre les lettres d’un même mot qu’entre les mots.

Ces problèmes peuvent parfois mener à une agraphie, c’est-à-dire une incapacité à écrire due à des difficultés dans l’utilisation du crayon.

Si votre enfant rencontre des difficultés en lecture ou en écriture, nous vous encourageons à consulter le site de notre experte des troubles des apprentissages au cabinet Saint-Aimé ou de contacter notre secrétariat au 0534559537 pour plus d'informations.


Détection des troubles du langage écrit (dyslexie, dysorthographie et dysgraphie)

Un repérage précoce des troubles du langage écrit permet une intervention rapide, favorise une meilleure évolution et facilite la scolarisation de l’enfant.

Cela implique l’identification des facteurs de risque et des signes associés à ces troubles, qui peuvent parfois se manifester très tôt. Cette démarche peut être réalisée par :

  • La famille de l’enfant ;

  • Les professionnels de la petite enfance (assistantes maternelles, personnel de crèche ou de centre de protection maternelle et infantile, équipe éducative en maternelle et en primaire) ;

  • Le médecin traitant ou le pédiatre lors des examens de suivi médical de l’enfant ;

  • Le personnel de la médecine scolaire (médecin, infirmière).

  • Un professionnel de la psychologie expert du domaine



Détection précoce des difficultés de lecture et d’écriture chez l’enfant

Les signes de difficultés peuvent varier :

  • À 5 ans, l’enfant peut avoir du mal à exprimer ses désirs ou à reconstituer une histoire à partir d’images. Ses dessins peuvent être mal structurés, et il peut avoir des difficultés avec les repères spatiaux (dessous/dessus, devant/derrière, haut/bas) et temporels (matin, midi, soir).

  • En fin de CP, l’enfant peut ne pas être capable de lire les syllabes ou commettre de nombreuses erreurs. Il peut aussi éprouver des difficultés à segmenter les mots en syllabes (par exemple, dans un jeu de rimes, il ne reconnaît pas la sonorité commune entre "patte" et "chatte") et avoir des problèmes d'expression orale.

  • En CE1, sa lecture peut être lente et imprécise, avec une mauvaise compréhension du message écrit. Il écrit lentement, se fatigue rapidement, et peut souffrir de crampes. Son écriture peut être illisible ou truffée d’erreurs, et ses cahiers peuvent être en désordre avec de nombreuses ratures et une détérioration progressive de l’écriture.

  • Le comportement de l’enfant peut également changer : il peut refuser de lire, d’aller à l’école, avoir des difficultés à s’adapter à la classe, se renfermer sur lui-même, montrer une fatigue inhabituelle malgré un sommeil régulier, ou présenter des troubles de l’attention.


Dépistage systématique de la dyslexie, dysorthographie et dysgraphie

Le dépistage consiste à identifier de manière systématique les troubles des apprentissages, en particulier ceux du langage écrit, par un professionnel qualifié tel que nous en avons au Cabinet Saint-Aimé.

Cette procédure implique la réalisation de tests adaptés à l’âge de l’enfant, planifiés à des moments clés tels que :

  • Dès 2 ans, en cas d’antécédents familiaux de troubles "dys" ;

  • À 4 ans, pour évaluer la connaissance des lettres ;

  • À 6 ans, lors de la visite médicale scolaire, pour vérifier le début de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture ;

  • Entre 7 et 9 ans, en fin de CP ou de CE1, pour évaluer l'achèvement de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.


Diagnostic de la dyslexie, de la dysorthographie et de la dysgraphie

Le diagnostic des troubles du langage écrit ne peut être posé que si un retard persistant dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture est observé par rapport aux attentes normales pour l’âge de l’enfant.

En conséquence, le diagnostic précis de ces troubles, en particulier de la dyslexie, ne peut généralement être établi qu’à la fin de l’année de CE1, période à laquelle la plupart des enfants maîtrisent la lecture et l’écriture.

Le diagnostic repose sur un bilan complet qui permet de :

  • Déterminer la gravité et les caractéristiques spécifiques du trouble du langage écrit, qu’il s’agisse de dyslexie, dysorthographie ou dysgraphie ;

  • Identifier d’éventuelles pathologies auditives, visuelles, neurologiques, psychologiques ou psychiatriques pouvant être à l’origine des troubles.



Selon le cas spécifique, d'autres examens peuvent s'avérer nécessaires :

Un examen ophtalmologique et/ou un bilan orthoptique (évaluant la motricité oculaire), surtout si l’enfant se plaint de maux de tête en fin de journée ;

Un test de l'audition (audiogramme) réalisé par un oto-rhino-laryngologiste (ORL), en particulier si l’enfant a des antécédents d’otites à répétition, d'otite séreuse, ou si une surdité est suspectée ;

Une consultation psychologique incluant un test de quotient intellectuel (QI) et/ou des tests de personnalité ;

Un bilan psychomoteur si une dyspraxie est suspectée ;

Éventuellement, une consultation avec un neuropédiatre (pédiatre spécialisé dans les maladies du système nerveux) en cas de troubles complexes des apprentissages.

Pour tous les troubles "dys" (tels que la dyslexie, dysphasie, dyscalculie, etc.), un bilan complet impliquant plusieurs professionnels est essentiel. Ce bilan, est particulièrement nécessaire lorsque les difficultés persistent malgré une prise en charge appropriée. Il est crucial lorsqu'il faut prendre des décisions importantes concernant la rééducation ou l’orientation scolaire.


L'importance du suivi psychologique en cas de diagnostic de dyslexie

L'apprentissage de la lecture et de l'écriture s'étend généralement sur une à deux années et est souvent maîtrisé pleinement seulement à la fin du CE1 pour la majorité des enfants. Diagnostiquer la dyslexie à ce stade permet non seulement de confirmer la présence de cette affection, mais aussi de distinguer un trouble spécifique d’un simple retard dans l’acquisition du langage écrit.

Lorsqu’un diagnostic de dyslexie est établi, un suivi psychologique devient crucial pour plusieurs raisons:


  • Compréhension et soutien émotionnel : La dyslexie peut avoir un impact significatif sur la confiance en soi et l’estime personnelle de l’enfant. Un suivi psychologique aide à comprendre et à gérer les émotions liées aux difficultés d’apprentissage, favorisant ainsi un soutien adapté et une meilleure adaptation au parcours scolaire.

  • Évaluation des besoins spécifiques : Les troubles comme la dyslexie phonologique, qui impliquent des difficultés avec les sons et leur association, ou la dyslexie de surface, caractérisée par des erreurs de reconnaissance visuelle, nécessitent une approche personnalisée. Un psychologue peut évaluer ces besoins spécifiques et recommander des stratégies adaptées pour améliorer les compétences de lecture et d’écriture.

  • Préparation à la gestion des défis scolaires : Les enfants dyslexiques peuvent rencontrer des défis persistants même après un diagnostic précoce. Le suivi psychologique aide à développer des compétences de gestion du stress et de résilience, essentielles pour faire face aux difficultés scolaires et éviter les sentiments de découragement.

  • Coordination avec d'autres professionnels : Le suivi psychologique facilite la coordination avec d’autres professionnels, tels que les orthophonistes et les enseignants, pour assurer une approche intégrée et cohérente dans l’intervention.

Un suivi psychologique adéquat est essentiel pour fournir un soutien complet à l’enfant. En effet il a besoin d'aide pour surmonter les obstacles émotionnels et psychologiques associés à la dyslexie, et pour optimiser les interventions éducatives visant l'amélioration de ses résultats scolaires et de ses relations interpersonnelles.







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