Et si nous profitions de cette journée du 8 mars 2020, pour faire une petite action qui va changer, peut-être à jamais, la vie de milliers de femmes dans le monde? Il vous suffit de copier/coller ce post, de le diffuser à tous vos contacts, et d’en parler autour de vous. Vous pourrez ainsi faire découvrir le mot “CÉSADRINE“. Ce mot créé par Caroline METGE, permet de remplir un vide lexical aux conséquences désastreuses. En effet, de nombreuses femmes auraient eu besoin de connaître ce mot, pour pouvoir donner un sens, une reconnaissance, à cette souffrance dont on parle peu… cette souffrance qui, jusqu’à aujourd’hui, n’avait pas de nom! Incroyable non? Alors découvrez sans attendre la définition de ce nouveau mot: lisez l’interview de sa créatrice Caroline METGE, et découvrez toute la force qu’un “simple mot” peut apporter dans la vie d’une femme.
Interview de Caroline Metge par Sandra Saint-Aimé
Sandra Saint-Aimé: Caroline, qu’est-ce que c’est une Césadrine?
Caroline Metge: “Le mot Césadrine est un adjectif qualificatif qui définit l’état d’une femme dont l’enfant, est décédé. Ce mot concerne bien entendu les parents ayant un ou plusieurs enfants décédés. Il n’y avait à ce jour toujours pas d’adjectif pour les nommer dans le dictionnaire français, bien qu’il existe des mots pour nommer d’autres situations traumatiques, comme les orphelins, les veufs, les veuves, mais pour les parents qui perdent leur enfant il n’y avait rien.”
Sandra Saint-Aimé: Quelle est l’étymologie de ce mot?
Caroline Metge: “Ce mot m’a été inspiré lors de mes recherches étymologiques sur les prénoms. Ainsi, César vient du latin caedo signifiant “couper”, et Adria est issu de la culture arabe, qui signifie “pureté” et “amour”. Il peut aussi signifier “ange” dans la langue grecque. Le suffixe in/ine termine le mot comme dans l’adjectif orphelin/ine”.
Sandra Saint-Aimé: Existe-t-il aussi une version au masculin?
Caroline Metge: “Ce mot ne peut exister sans ses deux genres masculin et féminin, donc: césadrin au masculin et césadrine au féminin… de la même façon qu’orphelin et orpheline, veuf et veuve”.
Sandra Saint-Aimé: Est-ce que les femmes ayant vécu une fausse couche sont concernées par ce terme?
Caroline Metge:”Chaque parent concerné par le deuil d’un enfant, qu’il soit mort in utero ou hors utero, est parfaitement libre de s’approprier ce mot. Un enfant reste un enfant pour ses parents, quel que soit l’âge de son décès, foetus, nourrisson, bébé, adolescent, adulte… Sa perte fait donc absolument l’objet du même mot”.
Sandra Saint-Aimé: Depuis combien de temps avez-vous créé ce mot?
Caroline Metge: “J’ai commencé à y penser il y a un an, je cherchais un mot qui sonne bien, doux, qui raconte à la fois la coupure mais le lien d’amour qui lui, n’est jamais coupé. D’autres mots “désenfanté” ou “parange” n’ont pas réussi à émerger je ne sais pourquoi; j’ai une sensibilité différente, et je me suis servie de ce qui me restait de ce terrible drame. Le Larousse et l’Académie française ont expliqué que les mots “mamange” “pérange” et “papange” demeuraient encore méconnus de la plupart des gens, et donc sont trop peu répandus pour figurer dans le dictionnaire. Alors, à nous parents concernés de répandre un mot”.
Sandra Saint-Aimé: Comment avez-vous eu l’idée de créer ce mot?
Caroline Metge: “Je suis la maman de César et Adrien, décédés dans un accident tragique. J’ai personnellement souffert de ce vide linguistique, comme si nous étions le déni, le tabou, ou le châtiment divin à ne pas nommer. Et puis, nommer un traumatisme n’est-il pas le point de départ d’une possible reconstruction avec soi-même, avec autrui et le monde? C’est ainsi qu’est venu à mon esprit cette démarche de trouver le mot adapté, que tout le monde pourrait utiliser. Ce mot permet aussi, lorsque les circonstances de la vie quotidienne le demandent, de nous exprimer sans avoir à répéter et décrire les circonstances tragiques qui font l’objet de notre souffrance: le mot césadrine en dit déjà bien assez”.
Sandra Saint-Aimé: Ce mot, que vous a-t-il apporté ?
Caroline Metge: “Employer, prononcer ce mot, m’a permis d’intégrer que la mort de mes fils fait désormais partie de mon histoire. Avant, il y avait un paradoxe entre le décès qui existe, et le mot qui n’existait pas. Et ça me bloquait dans mon processus de deuil. Je n’arrivais pas à avancer dans le deuil de quelque chose qui n’avait aucune réalité linguistique”.
Sandra Saint-Aimé: Que pensez-vous que le mot césadrine puisse apporter aux autres femmes?
Caroline Metge: “Les césadrines qui ressentent ce vide, pourront peut-être avec ce mot passer une étape dans ce rude chemin du deuil d’un ou plusieurs enfants. La création de ce mot peut aussi apporter une solution aux problèmes rencontrés dans leur reconnaissance administrative. Bien entendu, il y aura aussi celles qui se sentiront mieux sans mot, je crois que ce chemin est tellement personnel que chacun doit être libre de prendre ce qui le soulage un peu”.
Sandra Saint-Aimé: Si vous aviez une phrase, un message à transmettre à toutes les césadrines pour cette journée internationale de la femme, ce serait:
Caroline Metge: “Aux césadrines des 4500 enfants décédés par an en France, je leur dirai d’abord que je les serre fort dans mes bras aujourd’hui, coronavirus ou pas! Je sais évidemment que vous auriez tout donné comme moi pour que l’impensable n’arrive pas; pourtant, une grande force existe dans ce chaos, et même si vous ne le sentez pas encore, vous serez la femme et la maman que vos enfants auraient rêvé que vous soyez”.
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